Il faut en fait parler de deux églises Saint Etienne.
L’église primitive se situait sur le site de l’Horto, le cimetière actuel, où, entourée de quelques tombes, elle constituait le nouyau du village médiéval dont les habitations s’étalaient tout autour. Dificile de dire pour les archéologues si c’est elle qui a généré le regroupement des premiers habitats ou si au contraire, sa construction est venue après ce regroupement.
Du X ème au XIII ème siècle, elle a accompagné l’existence de la communauté villageoise et lorsque celle-ci s’est réfugiée au pied du château, elle a certainement continué à être fréquentée puisque les parties les plus anciennes de l’église contemporaine ne datent que du début des années 1400.
Elle se situait exactement au centre du cimetière actuel. Ses vestiges bien mentionnés sur la carte de Cassini étaient visibles jusqu’en 1882,mais cette année-là, la municipalité décidait de faire table rase pour agrandir le cimetière.
L’église que nous connaissons aujourd’hui a donc été construite postérieurement à l’implantation du village, à quelques pas du château. Elle était bien plus petite que le bâtiment actuel et se composait d’un choeur, de deux chapelles situées au nord et d’une petite nef. Il ne devait pas y avoir de clocher.
L’abbé Bria curé de Caramany de 1830 à 1849 s’investit beaucoup pour la paroisse. Il persuada la municipalité d’édifier un clocher qui, de par sa forme totalement inédite en son sommet, sa taille, il dépasse les murs du château, et surtout parce qu’il a été construit par leurs mains, deviendra très vite la fierté des Carmagnols.
En 1866 et 1879, les inventaires réalisés à l’occasion des visites épiscopales mettent en évidence le mauvais état de l’église et sa taille trop réduite pour accueillir les 530 âmes de la paroisse.
Des travaux d’envergure sont donc entrepris dès 1885. L’église s’allonge de deux chapelles supplémentaires vers l’ouest, et le toit s’élève ce qui oblige les maçons à renforcer ses murs en construisant des arcs qui s’appuient sur les maisons d’en face.
La plupart des vitraux et des statues datent de cette époque. Sur la porte d’entrée récemment rénovée, sont inscrits les noms du ferronnier et du menuisier ainsi que la date de fabrication 24 décembre 1885.
Enfin l’un des vitraux, celui de Notre dame de la Salette, ainsi que la pierre sacrée de l’autel de la chapelle du Christ portent les armoiries de Monseigneur Gaussail évêque d’Elne et de Perpignan de 1886 à 1899. L’inventaire de l’année 1889 indique que les travaux d’agrandissement ont été mis à exécution et c’est justement cette anné- là, qu’en tournée épiscopale en Fenouillèdes, Monseigneur fait halte à Caramany, le 28 mai. Sont prévus au programme de la première journée, la confirmation, la visite de l’église destinée certainement à vérifier l’efficacité des travaux, le souper et le coucher au presbytère. Le lendemain lors de la sainte messe à 8 heures, il est fort probable que l’évêque a consacré les nouvelles chapelles en apposant son sceau.
La pièce la plus ancienne de l’église est la pierre des fonts baptismaux qui pourrait remonter à ses origines, au XV ème siècle. On peut aussi admirer des chandeliers du XVIIème siècle, une cadireta, chaise à procession, et de nombreuses statues . Saint Etienne patron de l’église et Saint Roch, protecteur de la paroisse sont bien présents.
Enfin le magnifique autel en marbre a été béni en décembre 1789 par l’abbé Montferrand.
Des visites guidées sont organisées chaque été ainsi que pour les Journées du patrimoine.