C’est la plus grande maison du village. Elle a été construite au pied des remparts, face à la ruelle descendant du château, au XVII éme siécle, à l’époque où Caramany connaît un développement démographiqie important.
Elle appartenait à la famille Chauvet, une famille de chirurgiens présente dans les registres paroissiaux dès 1708. Le dernier connu se prénommait Etienne mais son fils Jean-Baptiste qui épouse la fille d’un marchand de Limoux se lancera dans le commerce de draps.
Les Chauvet sont les notables de Caramany. Ils disposent d’un niveau de vie élevé, maison avec plusieurs cheminées, bibliothèque, abonnement à des journaux parisiens, bien au dessus de celui de leurs concitoyens.
En 1789 Jean-Baptiste Chauvet sera désigné député de la paroisse pour apporter le cahier de doléances à l’assemblée générale de la sénéchaussée de Limoux, puis en 1790, il sera élu au titre de notable, au premier Conseil général de la commune et le 23 mai il fera son entrée comme représentant du canton au premier Conseil général du département.
Son fils Charles, qui avant la révolution était déjà procureur de sa seigneurie le comte de Mauléon, sera quant à lui élu maire de la commune en 1793. Il succèdera à François Bedos et Dominique Richard, mais on peut le qualifier de premier maire qui ne soit pas illettré. Il deviendra ensuite juge de paix du canton de Latour de france.
En 1792, la famille Chauvet acquiert une grande partie des propriétés du seigneur en titre, le comte François Savary de Mauléon-Narbonne de Nébias.
Le fils de Charles, Louis quittera Caramany dans les années 1840, suite à des ennuis politiques et judiciaires. Il fut plusieurs fois maire et révoqué par le gouvernement, et également mis en cause comme responsable des canaux d’arrosage dans des procés intentés contre Caramany par les communes catalanes d’Estagel, Rivesaltes et Claira.
La maison sera alors vendue à la famille Molins qui poursuivra le commerce de mercerie et ouvrira une épicerie. Antoine Molins et sa famille laisseront en état le rez de chaussée et aménageront au premier étage un logement beaucoup plus moderne.
De l’extérieur, on peut voir, face à l’impasse du Rebelli, la très belle entrée du XVII ème avec son imposte, ses ferrures. La fenêtre à gauche est celle de la cuisine. Au dessus, rue de la placette, l’entrée “moderne ” et sur le seuil du magasin (fenêtre à droite) les initiales d’Antoine Molins.